À partir de 1916, les Franco-Ontariens doivent développer de nouvelles stratégies dans leur lutte contre le Règlement XVII. La principale consiste à montrer que, pédagogiquement, la langue maternelle doit demeurer la principale langue d’enseignement à l’école élémentaire. En 1917, le sénateur Napoléon-Antoine Belcourt sonde les communautés religieuses enseignantes afin de connaître leur opinion sur les principes pédagogiques qui sous-tendent le Règlement XVII. Avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement des Fermiers unis de l’Ontario d’Ernest Drury (1919-1923), l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO) tente de trouver une solution pédagogique à la crise scolaire ontarienne et propose une révision du texte du Règlement XVII de 1913. Cette version révisée est adoptée au printemps 1920 par les évêques ontariens et les curés anglophones et francophones des localités où se trouvent des écoles fréquentées par des élèves franco-ontariens. Cependant, elle ne sera jamais appliquée. En décembre 1922, le sénateur Belcourt, maintenant président de l’ACFEO, et Aurélien Bélanger obtiennent l’appui d’un inspecteur anglophone, le Dr James Hugues, et fondent la Unity League of Ontario. Cet organisme, formé d’intellectuels, de journalistes et de professeurs anglophones, va permettre aux éducateurs franco-ontariens d’exposer leurs principes pédagogiques auprès des anglophones de l’Ontario et du Canada. En 1925, les travaux de la Unity League amènent le gouvernement ontarien à instituer une commission d’enquête sur l’état de l’enseignement dans les écoles franco-ontariennes. Cependant, le ministère de l’Éducation continue à vouloir imposer le double inspectorat. De nombreux inspecteurs anglophones tentent toujours de convaincre les enseignants franco-ontariens récalcitrants de mettre en pratique le Règlement XVII. Les compétences des inspecteurs anglophones dans l’enseignement du français soulèvent des inquiétudes. Lorsque l’inspecteur J. C. Walsh, inspecteur des écoles de Prescott et Russell, publie un recueil de comptines qu’il a traduit de l’anglais au français, il est tourné en ridicule par le quotidien Le Droit. Embarrassé, le gouvernement ontarien accepte, en 1927, les recommandations de la commission Scott-Merchant-Côté. Dorénavant, le français sera la principale langue d’enseignement dans les écoles franco-ontariennes, et l’inspection sera l’affaire d’inspecteurs franco-ontariens bilingues.